L'Afrique ne connait pas la différence entre artisanat et art, entre beaux-arts et arts décoratifs. D'ailleurs le mot "art" n'existe pas dans les langues traditionnelles africaines. L'objet africain, qu'il soit rituel ou domestique est à lui seul une histoire.
L'artisant/artiste puise son inspiration dans les mythes fondateurs de la mémoire collective. Il respecte les normes esthétiques et symboliques de la tradition.
L'expression artistique ne connaît ni l'écriture, ni la littérature, ne possède pas d'histoire consignée dans des livres sacrés. Tout son patrimoine est confié à la sculpture.
Cosmogonie, souvenir des ancêtres, conception du bien et du mal, contes et légendes, etc : tout est façonné, principalement dans le bois.
La sculpture est au service des rites, elle permet de parler avec les ancêtres, le/les Dieux, de s'allier les forces de la nature, de passer de l'adolescence à l'âge adulte.
Les artisans/artistes racontent la vie, font le chemin depuis la naissance jusqu'à la mort. Leur rôle est de conter ce chemin sous des formes qu'ils ont fait évoluer à force de répétition des modèles.
Les objets ont été qualifiés en occident "d'art" surtout après l'inspiration que ceux-ci ont donnée à des peintres cubistes/surréalistes du début XXème (Picasso, Matisse, Derain, Braque, Vlaminck) ainsi qu'à l'écrit fait par des écrivains/intellectuels (Guillaume Apollinaire, André Breton, André Gide, Michel Leiris, André Malraux, etc...).
"L'art africain possède des qualités plastiques, ornementales et picturales justifiant pour lui un rang auprès des arts universels".
- Extrait d'un article de la revue "Action" en 1920
Au XXème siècle, s'érigent des expositions et des musées d'arts "primitifs"/"premiers".
À Bruxelles, le musée Tervueren a été ouvert en 1897.
À Lyon se trouvait le plus ancien musée d'art africain de France. Créé en 1861, il a malheureusement fermé en 2020.